Dans le cadre de la journée mondiale du climat, nous avons interrogé deux consultants du Groupe sur les enjeux environnementaux liés à la production et la conception en milieu industriel. Matthieu et Kevin sont tous deux diplômés de l’ECAM Lyon, orientés amélioration continue et gestion de projet, ils livrent leur vision sur cette thématique.

 

Etant naturellement attentifs à la technique et la production du fait de votre métier d’ingénieur en milieu industriel, pouvez-vous nous donnez votre vision ?

Aujourd’hui, chacun commence à prendre conscience des enjeux environnementaux. Au niveau des entreprises, cela a commencé en 1996 quand les normes ISO 14001 sont arrivées pour favoriser l’éco-conception, le bilan des émissions de gaz à effet de serre et l’analyse du cycle de vie des produits. A cela s’ajoutent depuis 2010-2011 de nouvelles normes : ISO 26000 et 15001 qui poussent les entreprises à prendre en compte l’aspect écologique dans sa globalité : valorisation des circuits courts, sensibilisation des consommateurs et management de l’énergie. Ces normes sont finalement assez récentes.

Notre vision à nous, c’est qu’il est aujourd’hui indispensable de considérer le produit dans sa globalité. En commençant de l’extraction de la matière première jusqu’au recyclage (pouvant aller même jusqu’au démantèlement de l’usine) en passant par toutes les étapes telles que la conception, la production, la distribution et la consommation.
L’écologie peut être considérée comme un investissement à long-terme, avec un retour sur investissement très important dans lequel tout le monde est gagnant : le consommateur, la planète et les entreprises. On note par exemple que 78% des organisations certifiées ISO 14001 perçoivent un gain financier lié à la mise en place de cette norme. En moyenne, l’augmentation de la production est de 16%.

Bien sûr, cet investissement peut demander un premier fond d’investissement assez important que toutes les entreprises ne peuvent pas forcément se permettre. Cependant, on estime que parfois de simples petits gestes, même pour des petites entreprises, comme le fait de revoir ses process, en se posant les bonnes questions, peut constituer une avancée significative. Selon nous, quelque soit la taille de l’entreprise, elle doit toujours se remettre en question pour être concurrentielle et continuer à évoluer. Et la question de l’écologie est au cœur de ce développement-là : aujourd’hui une entreprise qui n’est pas écologique va perdre en concurrence, elle se doit de s’intéresser à cette question si elle veut perdurer dans le temps. Que ce soit en B2B ou en B2C, on demande des certifications, gages de qualité et de confiance. Une entreprise qui n’a pas ces labels là tend à perdre de la valeur.

Concrètement et sans être exhaustifs, nous avons listé trois types d’action :

  • La valorisation et la réutilisation des déchets. Par exemple, lorsque nous travaillions dans la production de mobilier de luxe, les chutes de bois étaient réutilisées pour le chauffage des sites de production. Il est important de considérer que les déchets peuvent avoir de la valeur et ne pas systématiquement les jeter.

 

  • Inciter au circuit court et favoriser les achats responsables. Dans le choix par exemple du fournisseur pour la création d’une machine, ou un fournisseur de matière première. Utiliser le circuit court pour minimiser toute une logistique pas forcément nécessaire et obtenir une qualité « gagnante ». Aussi, faire attention au type de produit que l’on achète. Souvent, il est très simple de remplacer des produits recyclés par des produits qui ne le sont pas et ce n’est pas forcément plus cher pour l’entreprise. Le circuit court permet bien souvent une qualité supérieure mais aussi, à titre d’exemple un meilleur service après-vente : facilitation du conseil, échanges simplifiés dus à la proximité géographique. C’est un atout à jouer et ce « label » devient même un argument de vente. On peut le voir dans les supermarchés par exemple : les logos « made in France » ou « Label Rouge » vont marquer le consommateur, et nous pensons que c’est transposable à l’échelle de l’industrie.

 

  • La consommation énergétique. Par exemple, mon client actuel a mis en place une navette pour que les collaborateurs puissent faire l’aller-retour entre le centre de la ville et l’usine et éviter que les opérateurs prennent la voiture. C’est quelque chose qui va jouer sur l’impact environnemental de l’entreprise et en plus apporter un côté humain !
    Ou encore des choses simples telles que le recyclage des papiers ou les types d’éclairage utilisés. Aujourd’hui par exemple, la ville de Grenoble encourage les entreprises à mettre des panneaux photovoltaïques sur les usines et les accompagne pour qu’elles tendent vers les bâtiments autonomes.

 

Vous soutenez Time For the Planet, pouvez-vous nous présenter l’action de cette association ? 

C’est une entreprise lyonnaise toute jeune (moins d’un an), à but non lucratif. Son objectif a moyen terme est de pouvoir créer et investir dans des entreprises dont le but est de trouver des solutions pour répondre à des problématiques environnementales. Par exemple, capturer les gaz à effet de serre en sortie des usines, la régénération des terres agricoles, construire des bâtiments différemment (énergie positive).

Ils ont identifié 20 grandes questions, dont les trois citées plus haut. C’est un appel aux citoyens et aux entreprises pour faire un fond d’investissement, leur objectif final étant d’atteindre 1 milliard d’euros. Ils regroupent à ce jour 6500 actionnaires : des personnalités, des écoles, des entreprises et des citoyens.

Aujourd’hui, des chercheurs et ingénieurs se rassemblent pour commencer à créer les premières entreprises ayant le but d’innover sur ces problématiques et de mettre toutes ces innovations en open-source. L’idée c’est d’être coopératif avec une ambition à grande échelle, de divulguer ces bonnes idées pour que toutes les entreprises puissent s’en inspirer. C’est cette transparence qui est selon nous remarquable : le plan d’action est précis, les données sont en open source, c’est donc facile d’accès et on se sent très impliqués.

Tout le monde peut participer au débat, proposer des idées. C’est à la fois accessible et cela a une dimension planétaire. C’est ce contraste qui rend selon nous le projet très intéressant et très concret, avec l’idée aussi que plus il y a de collaborateurs, meilleures seront les idées, c’est ce qu’on appelle la force collective. On suit ça de près !

Découvrez l’aventure Go Concept

Nos offres
Offres d’emploi